- Par pro btp
- Dans Devenir Artisan
Comment calculer la CAF : capacité d’autofinancement ?
Si vous souhaitez créer votre activité, il est essentiel de faire le point sur votre capacité d’autofinancement (CAF). Elle est en effet un indicateur précieux qui vous permet d’évaluer la rentabilité de votre activité. Comment calculer la CAF ? Quels sont les différents modes de calcul ? Quels sont les indicateurs à prendre en compte ? Est-il possible d’améliorer la capacité d’autofinancement ? Explications.
Qu’est-ce que la CAF d’une entreprise ?
Pour faire fonctionner votre entreprise du bâtiment, cette dernière a besoin de capitaux. Il peut s’agir de capitaux extérieurs ou de capitaux internes, également connus sous le nom de capitaux propres. Dans ce dernier cas, l’entreprise s’appuie sur sa capacité d’autofinancement.
La capacité d’autofinancement peut se définir comme le fait pour une entreprise d’assurer le financement de ses besoins en matière de développement et d’exploitation par le biais de ses ressources internes. Elle correspond aux ressources brutes qui restent disponibles une fois l’exercice terminé. Il s’agit par conséquent des excédents de trésorerie.
La CAF doit toutefois être distinguée de l’ETE. Alors que l’excédent de trésorerie d’exploitation est un flux réel, la capacité d’autofinancement est un flux potentiel.
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Pourquoi calculer sa CAF ?
Le fait de connaître sa capacité d’autofinancement est une façon de mieux déterminer et anticiper les flux de trésorerie. Le calcul de la CAF est par ailleurs utile pour évaluer d’autres indicateurs de santé de l’entreprise : le taux de rentabilité et la capacité d’endettement.
La capacité d’autofinancement peut être utilisée pour :
- rembourser des emprunts ;
- financer des investissements ;
- payer les charges ;
- verser des dividendes aux actionnaires ;
- renforcer le fonds de roulement ;
- épargner.
Comment est calculée la CAF ?
Le calcul de la CAF peut se faire de deux manières : à partir de l’EBE ou du résultat net.
Le calcul de la CAF prend uniquement en compte les sorties et les entrées de trésorerie.
Deux modes de calcul sont utilisés :
- la méthode de calcul de la CAF par l’EBE ;
- la méthode de calcul de la CAF par le résultat net.
Le calcul de la CAF par l’excédent brut d’exploitation (EBE)
La formule de calcul
L’EBE est l’ensemble des ressources d’exploitation engagées à l’occasion d’un exercice comptable. En calculant l’EBE, vous êtes en mesure de déterminer la capacité de votre entreprise à créer des ressources en matière de trésorerie.
La capacité d’autofinancement d’une entreprise se calcule alors par le biais d’une formule simple :
CAF = (excédent brut d’exploitation + produits encaissables — charges décaissables)
Les produits encaissables
Alors que la CAF se calcule en intégrant des éléments exceptionnels et des éléments financiers, ce n’est pas le cas pour le calcul de l’EBE. C’est pour cela qu’il convient de les ajouter à l’excédent brut pour connaître votre capacité d’autofinancement.
Les « produits encaissables » font en effet référence aux produits qui génèrent une somme d’argent.
Les charges décaissables
De la même manière, les charges décaissables n’étant pas prise en compte dans le calcul de l’EBE, elles doivent apparaître dans celui de la CAF. Elles correspondent aux sorties d’argent. Il s’agit notamment :
- des charges exceptionnelles,
- des comptes courants d’associés,
- des intérêts bancaires.
Le calcul de la CAF par le résultat net
La formule de calcul
Si vous souhaitez calculer votre CAF à partir du résultat net de votre entreprise, procédez comme suit :
CAF = (résultat net + charges + valeur nette comptable d’éléments d’actifs cédés — produits — produits de cession des éléments d’actifs)
Le calcul du résultat net
Le résultat net se calcule de façon simple :
Résultat net = produits de l’entreprise — charges de l’entreprise.
Les charges calculées
Les charges calculées correspondent à l’ensemble des charges non décaissables, qui n’engendrent donc pas de sortie d’argent. Ces charges n’ont par conséquent aucun impact sur la trésorerie. Elles baissent toutefois le résultat de l’entreprise.
Il s’agit par exemple des dotations aux provisions ou des charges d’amortissement.
Les produits calculés
Ils peuvent être définis comme produits non encaissables qui ne correspondent à aucune entrée d’argent et n’ont aucun impact sur le plan de la trésorerie. Les produits calculés contribuent à augmenter le résultat de l’entreprise.
Il s’agit par exemple des quotes-parts des subventions d’investissement.
Comment analyser la capacité d’autofinancement ?
Une fois le calcul de CAF effectué, vous obtenez :
- un résultat positif : Votre entreprise génère de la trésorerie, ce qui va vous permettre de développer votre activité d’artisan du bâtiment ou financer des investissements ;
- un résultat négatif : Votre entreprise manque de trésorerie. Cette situation peut s’avérer alarmante en fonction des cas. Elle doit être temporaire. Le recours à des financements externes sera nécessaire pour vous aider à faire décoller votre activité.
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’autofinancement ?
De manière générale, le fait de disposer d’une capacité d’autofinancement est un atout pour une entreprise. Elle permet en effet de :
- disposer de fonds immédiatement ;
- ne pas rembourser d’intérêts d’emprunt ;
- ne pas se soumettre à une procédure de contrôle de solvabilité ;
- ne pas subir l’influence de personnes tierces.
L’autofinancement d’une entreprise est également avantageux pour :
- les parties prenantes : La valeur des titres boursiers des actionnaires augmente ;
- les créanciers : Les créances seront remboursées plus rapidement.
Il existe toutefois quelques limites à l’autofinancement :
- l’incertitude : Le financement interne d’une entreprise est moins prévisible que le financement externe ;
- le manque d’ambition au niveau des projets : La volonté de se tourner le moins possible vers le financement externe peut conduire l’entreprise à ne pas oser entreprendre des projets de plus grande envergure, à la fois rentables et innovants ;
- limité : Il n’est pas souhaitable pour une entreprise de fonctionner uniquement avec des ressources propres. En effet, en vous centrant sur l’autofinancement, vous vous coupez des marchés financiers.
Où se trouve la CAF dans un bilan ?
L’indicateur figure sur les tableaux de financement. Il est souvent indiqué à côté d’autres indicateurs tels que les cessions d’actif, les emprunts ou les augmentations de capital.
Comment améliorer la CAF ?
Si vous possédez une bonne capacité d’autofinancement, vous disposerez d’une indépendance financière, et donc d’une souplesse plus importante sur le plan de vos investissements et de vos financements.
En cas de CAF insuffisante, vous devrez trouver des sources de financement externes ou bien trouver une solution pour améliorer votre situation.
Pour vous autofinancer au maximum, plusieurs pistes sont à exploiter :
- la sous-traitance : En sous-traitant une partie de vos chantiers, vous n’avez pas besoin d’employer du personnel. Vous confiez la réalisation de tout ou partie d’une mission à une entreprise qui possède les ressources techniques et humaines nécessaires ;
- réduire les charges décaissables, notamment le coût de votre abonnement téléphonique, de vos assurances ou encore de votre location de matériel ;
- fidéliser les clients en devenant leur artisan de référence ;
- choisir des fournisseurs moins chers ;
- renégocier les taux d’intérêt d’emprunt pour réduire vos mensualités ;
- limiter les investissements, etc.
Augmenter vos prix de prestation n’est pas nécessairement un bon choix. Il peut faire fuir les nouveaux clients et vous empêcher de fidéliser les anciens.
Inversement, ne réduisez pas vos charges de manière excessive, au risque que cela ne nuise à la qualité de vos prestations. Il convient de trouver un juste milieu.
