- Par pro btp
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Absentéisme dans le bâtiment : que faire quand un salarié est absent ?
En tant que chef d’entreprise dans le BTP, la question de l’absentéisme est un sujet que vous êtes nécessairement amené à gérer au quotidien. Le nombre de salariés absents dans le secteur du bâtiment, comme dans bien d’autres, ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Comment gérer la situation ? Que faire quand un salarié est absent ? Quelles sont les solutions à court terme et sur le long terme ? Absentéisme dans le bâtiment : nos conseils pour le gérer au mieux.
Qu’entend-on par salarié « absent » ?
L' »absentéisme » est un terme large qui recouvre un grand nombre de réalités :
- les congés : les congés payés, les jours fériés ou encore les congés spéciaux. Ces derniers peuvent être accordés pour raisons familiales, personnelles, professionnelles, pour des formations ou des activités sociales ou civiques ;
- les maladies ;
- les accidents du travail ;
- la maternité ;
- les mesures disciplinaires ;
- les absences injustifiées.
L’absentéisme dans le bâtiment : un phénomène qui progresse encore
Le bâtiment est un secteur dans lequel le manque de main-d’œuvre s’est toujours fait sentir. Le BTP voit pourtant le taux d’absentéisme augmenter une nouvelle fois en 2022.
Qui sont les salariés les plus concernés par ce phénomène ? Il s’agit principalement des femmes, des personnes âgées de plus de 50 ans et des ouvriers les moins qualifiés. La longueur des arrêts est par ailleurs de plus en plus élevée. Les arrêts de plus de 90 jours ne cessent d’augmenter.
En ce qui concerne l’origine des arrêts, les troubles psychiques sont en augmentation. Les maladies professionnelles restent toutefois les premières causes d’arrêt, avec en tête les troubles musculosquelettiques (TMS).
Pourquoi les absences ne cessent-elles de progresser ? Les explications sont diverses. Certains y voient une conséquence de la crise du Covid, avec une redéfinition des priorités de chacun : donner du sens à sa vie, être reconnu dans son travail, ou encore concilier au mieux vie personnelle et vie professionnelle. Les jeunes travailleurs souhaitent enfin prendre soin de leur santé ou, à tout le moins, ne pas la sacrifier pour leur travail.
Comment gérer l’absentéisme dans le BTP ?
Dans le bâtiment, pour remplacer un salarié absent, le plus courant est de faire appel à un intérimaire ou de recruter une personne en CDD.
L’absence d’un salarié peut devenir handicapante pour l’entreprise, notamment dans les périodes de pic d’activité. Avant de se pencher sur la question de l’analyse des causes de l’absence, de l’éventuelle sanction et de la prévention, il convient dans un premier temps de trouver des solutions pour remplacer le salarié absent.
Remplacer le salarié
Les deux principales solutions de remplacement d’un salarié absent dans le bâtiment sont le CDD et l’intérim.
Le CDD ou l’intérim
Lorsqu’un salarié est absent, le plus urgent est de le remplacer. Vous disposez de plusieurs options : composer avec l’équipe habituelle en revoyant la répartition des tâches, faire appel à un intérimaire ou recruter en CDD. Lors des réunions de chantier, il est important de faire le point avec l’ensemble de l’équipe sur les éventuelles absences et d’informer chacun des mesures prises en conséquence.
Le contrat de remplacement peut être fixé de date à date ou sans date précise. Cette dernière formule est intéressante lorsque vous ignorez à quelle date doit revenir votre salarié.
La rémunération de la personne qui remplace doit être identique à celle du salarié remplacé.
Tournez-vous vers des agences d’intérim spécialisées dans le bâtiment. Elles sont habituées aux exigences et aux attentes du secteur.
Le CDD multi-remplacement ?
En temps normal, un intérimaire ou une personne recrutée en CDD ne peuvent remplacer plusieurs salariés. La personne remplacée doit être précisément nommée dans le contrat de travail.
Considérée comme une limite au remplacement des salariés absents, cette règle a donné naissance à un dispositif expérimental, le CDD multi-remplacement qui doit être poursuivi jusqu’en 2025. Mis en place par la loi Avenir professionnel de 2018, il a été reconduit en 2022. La situation du marché du travail a en effet imposé la poursuite de cette mesure.
Un seul contrat de travail temporaire ou un seul CDD peut ainsi être conclu en vue de remplacer simultanément ou successivement plusieurs salariés de l’entreprise.
Pour le moment, le secteur du bâtiment n’est pas concerné par ce dispositif. L’existence même du CDD multi-remplacement est néanmoins un espoir qui pourrait un jour concerner également le BTP.
Analyser les absences
Dans un premier temps, avant de chercher à agir sur la cause des absences, il convient de la connaître. Prenez ainsi le temps d’analyser les données qui concernent les absences de vos salariés :
- les motifs des absences : Il peut s’agir d’une maladie professionnelle, d’un congé payé, d’un RTT, d’un accident du travail, d’un accident de trajet, d’une maladie, d’une absence pour convenances personnelles, etc. ;
- les durées ;
- les fréquences ;
- les conséquences ;
- le coût.
Sanctionner l’absence injustifiée
Si un salarié s’absente sans motif et ne justifie pas son absence, vous êtes en droit d’agir. Vous pouvez en effet :
- mettre le salarié en demeure de produire un justificatif d’absence (arrêt maladie, certificat de naissance ou de décès, certificat enfant malade, etc.) par lettre recommandée avec accusé de réception ;
- puis, à défaut de réponse ou de production dudit justificatif, engager une procédure disciplinaire. En tant qu’employeur, vous êtes en droit de sanctionner l’absence injustifiée par un simple avertissement, une mise à pied disciplinaire ou bien un licenciement pour faute.
Prévenir les accidents et les maladies
S’il n’est pas possible pour une entreprise de BTP d’agir sur toutes les causes des absences, il en est certaines où vous avez un rôle à jouer.
Les maladies professionnelles étant les premiers motifs d’arrêt, la meilleure façon de gérer les absences est de les éviter. Lorsque vous savez par ailleurs que des salariés sont en arrêt pour burn-out, vous devez questionner vos méthodes de travail. Interrogez-vous sur :
- les conditions de travail : pénibilité, amplitude des journées de travail, répartition des tâches, changement des horaires de travail, changement des lieux de travail ;
- l’ambiance de travail : inquiétude vis-à-vis de certains changements, absence d’opportunités d’évolution de carrière, augmentation des contraintes de sécurité, vieillissement de la population de salariés qui devrait être renouvelée ;
- l’influence du management : trop permissif ou trop strict, manque d’implication des managers, manque de valorisation des tâches.
Plusieurs leviers d’action sont possibles :
- ouvrir des espaces de discussion, dans une logique de développement de la qualité de vie au travail. Il est important pour le salarié de pouvoir s’exprimer, d’échanger avec ses collègues et avec ses supérieurs ;
- revaloriser le travail des salariés, notamment en améliorant la transmission du savoir et en augmentant le niveau de reconnaissance ;
- mieux gérer les compétences ;
- réaliser des audits de sécurité ;
- réaliser des entretiens annuels avec les salariés ;
- améliorer la formation des managers ;
- améliorer la diffusion de l’information ;
- mettre en place un plan de formation ou l’améliorer ;
- gagner en rigueur sur le plan de la sécurité au travail, afin de limiter le nombre d’accidents de travail.
