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Autoentrepreneur artisan :  pourquoi choisir ce statut ?

Autoentrepreneur artisan : pourquoi choisir ce statut ?

Vous vous lancé dans le bâtiment ? Vous souhaitez créer et développer votre activité et devenir votre propre patron ? Il vous faut une entreprise. La question qui va se poser à vous est alors la suivante : quel statut juridique choisir pour son entreprise ?

De nombreux statuts juridiques sont disponibles pour créer son entreprise et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver.

Parmi tous les statuts d’entreprise disponibles, le statut autoentrepreneur est peut être le statut le plus intéressant pour un artisan qui se lance dans une première expérience en tant qu’indépendant. Facile à mettre en place, on peut devenir auto-entrepreneur en quelques minutes et sans le moindre frais.

Nous allons voir dans cet article l’intérêt du statut autoentrepreneur pour un artisan qui lance son activité en tant qu’indépendant.

 

Qu’est que le statut autoentrepreneur pour les artisans?

 

Choisir de s’installer en auto-entrepreneur est une aventure à laquelle il vaut mieux être bien préparé. En effet, même si le statut se présente comme simple au niveau déclaratif et fonctionnement, il est essentiel d’en connaître les rouages pour ne pas faire d’impairs. Quels sont les pré-requis pour épouser ce statut ? À quoi s’attendre en terme fiscal ? Quelles sont les déclarations à ne pas manquer ? Toutes vos questions trouvent leurs réponses ici et maintenant.

 

Les pré-requis pour être auto-entrepreneur

Même si le régime est très souple et les formalités simplifiées, il faut savoir que de s’installer en auto-entreprise dans le bâtiment demande quand même quelques pré-requis. Et notamment, la fourniture d’un diplôme dans votre branche d’activité.

Cela est normal dans la mesure où on ne s’improvise pas maçon, plombier ou encore électricien. Il faudra donc fournir votre CAP ou votre BEP pour pouvoir ouvrir toute entreprise dans le bâtiment, y compris en auto entreprise.

Si vous n’avez pas de diplôme, pas de panique. Vous avez sûrement de l’expérience dans la profession comme salarié. Dans ce cas, il faudra vérifier si l’expérience acquise, en général 3 ans justifiable, est suffisante pour vous permettre une équivalence. Et si c’est le cas, vous voilà en bonne voie pour ouvrir votre auto-entreprise.

comment devenir artisan

Pour obtenir votre numéro auprès du RCS, il vous faudra justifier un diplôme ou une expérience suffisante (selon les métiers et prestations que vous souhaitez proposer).

Si vous n’avez ni diplôme ni expérience et que vous ne voulez pas entreprendre une formation diplômante ou poursuivre encore quelques années en tant que salarié, les solutions semblent limitées.

Vous pourrez au mieux ouvrir une auto-entreprise d’homme « toutes mains » et vous limiter à des services de pose et des prestations qui ne touchent pas au bâti. Cela implique que vous ne pourrez pas répondre aux demandes telles que la pose d’un réseau électrique ou l’agrandissement d’une maison.

Ces pré-requis sont une particularité du bâtiment. Pour ce qui concerne les autres conditions, il n’y en a pas. C’est toute la flexibilité de ce statut. D’ailleurs, vous pouvez très bien être salarié, demandeur d’emploi ou encore expatrié et vous installer comme autoentrepreneur en activité secondaire ou principale sans aucun problème.

 

Comment fonctionne le statut auto-entrepreneur quand on est artisan ?

Le statut fiscal comme social de l’auto-entreprise est on ne peut plus souple et surtout favorise les démarrages d’entreprise. Ici, pas d’appel de cotisations forfaitaires qui plombent la trésorerie d’entrée de jeu, mais un paiement des cotisations sur le chiffre d’affaires encaissé. Et c’est ce dernier mot « encaissé » qui fait toute la différence. Cela signifie que tant que vous ne rentrez pas d’argent dans l’entreprise, vous ne payez rien.

Vous avez le choix d’une déclaration mensuelle ou trimestrielle. Chaque mois ou trimestre, vous allez donc déclarer votre chiffre d’affaires. Aïe, c’est là où le bât blesse en auto entreprise, cela signifie aussi que vous ne pouvez déduire aucune charge que ce soit l’achat des matériaux pour vos chantiers, l’essence de votre camion ou encore l’achat de votre dernière scie sauteuse.

Donc on parle du chiffre d’affaires brut encaissé sans aucune déduction. Attention ! Même si vous n’avez rien encaissé pendant un mois, vous devez déclarer un chiffre d’affaires à zéro.

Sur ce chiffre d’affaires déclaré, l’administration, anciennement RSI et nouvellement Sécurité Sociale des indépendants, va calculer vos charges en appliquant un taux de 22 % pour les prestations de service et de 12,80 % pour l’achat/revente de matériel. Ces taux englobent toutes les prestations auxquelles vous devez cotiser sauf la CFE qui se paie en fin d’année, juste avant Noël.

Concernant la CFE, vous êtes exonéré la première année d’activité, vous devrez ensuite régler cette dernière (le montant peut différent selon la géolocalisation de votre auto-entreprise).

Enfin vous avez la possibilité d’opter pour l’option du versement libératoire de l’impôt sur le revenu pour les micro-entrepreneurs. Cette option augmente le pourcentage d’imposition sur les résultats de votre auto-entreprise mais les revenus de votre micro entreprise sont exclus du montant imposé lors du calcul de votre impôt sur le revenu (le montant est tout de même ajouté à votre assiette fiscale de référence pour le calcul de votre tranche d’imposition).

Cette option est intéressante dans la mesure où vous prévoyez de réaliser un chiffre d’affaire correct sur votre année d’activité. Si vous estimez que le chiffre d’affaire que vous allez réaliser lors de votre première année d’activité vous donne un statut fiscal imposable, mieux vaut opter pour cette option (à voir également en fonction des autres sources de revenu de votre ménage). En revanche si vous pensez que vos revenus ne vous permettront pas d’être imposable, mieux vaut ne pas opter pour cette option.

 

Pourquoi choisir le statut auto-entrepreneur en tant qu’artisan

 

Pour créer rapidement une entreprise en tant qu’artisan, le statut auto-entreprise semble le moyen le plus simple et le plus rapide de mettre le pied à l’étrillé.

Vu sous cet angle, le statut d’auto-entrepreneur en tant qu’artisan semble être la clé vers votre liberté entrepreneuriale. Et effectivement, ce statut est bourré d’avantages pour se lancer sans une foule de documents écrasants et des appels de provisions de cotisations encore plus étouffants. Mais il faut bien le reconnaître, il a aussi des inconvénients qu’il faut bien peser pour démarrer au mieux votre activité. On fait le point avec nos experts ?

 

Les avantages du statut auto entrepreneur quand on est artisan

Parmi les avantages, vous aurez compris déjà certainement que vous aurez :

  • Un allégement des démarches et contraintes administratives
  • Des taux de cotisations moins importants

Mais ce n’est pas tout ! Vous avez également d’autres avantages à savoir, pas de TVA. En effet, l’auto-entreprise est en franchise de base de TVA (art.293B du CGI) ce qui signifie que vous ne facturez pas la TVA à vos clients. Cela signifie que si vous faites uniquement de la prestation de service, tout rentre dans votre poche. Avec du matériel, c’est un peu moins avantageux puisque vous allez payer la TVA sur les achats et vous ne pourrez pas la récupérer.

Dans l’article suivant vous trouverez plus d’informations sur la facturation de la TVA quand on est artisan.

 

Les inconvénients du statut auto-entrepreneur

Et c’est ce que l’on retrouve en tête des inconvénients de l’auto-entreprise : pas de possibilité de déduire les achats, quels qu’il soient. Tous vos décaissements ne viendront donc pas diminuer votre base d’imposition, à savoir votre chiffre d’affaires brut. La solution réside dans le fait de demander aux clients d’acheter leur matériel eux-mêmes et de ne réaliser que la pose. Mais cela implique aussi que vous ne pourrez pas faire de bénéfice sur l’achat/revente de matériel avec la marge habituellement pratiquée par les artisans.

Ensuite, le statut d’auto-entrepreneur ne permet pas de réaliser tous les travaux, et notamment en rénovation. En effet, vous ne pourrez pas prétendre à des prestations subventionnées ou bénéficiant d’aide ce qui vous coupe de toute une partie de votre marché potentiel. Par contre, vous pouvez être sous-traitant d’entreprises ayant le statut pour prétendre à la réalisation de ces travaux.

Enfin, il faut savoir que des plafonds existent pour votre chiffre d’affaires annuel. Si vous les dépassez, vous serez obligé de changer de statut. Ces plafonds sont au 1ER janvier 2020 de :

  • 70 000 € pour la prestation de service
  • 170 000 € pour l’achat revente de biens

 

Quand choisir le statut auto entrepreneur quand on est artisan ?

 

Au final, le statut auto entrepreneur possède certaine limite qui se montreront très vite évidente si vous voulez développer votre entreprise.

Le statut auto-entrepreneur est un modèle viable pour se lancer dans l’indépendance. Rapide et simple, pour une première année d’activité, ce statut semble adapté. Mais si vous êtes amené à acheter beaucoup de matériel dans votre activité ou si vous souhaitez développer celle-ci en embauchant ou en multipliant les services proposés, il faudra vite vous tourner vers un autre statut.

L’avantage c’est que vous pouvez très bien avoir un statut anto-entrepreneur et créer une entreprise à côté de ce statut (avec la forme juridique que vous souhaitez). Vous pouvez donc très bien changer votre façon de fonctionner après quelques semaines ou mois d’activité. Vous pouvez même songer à conserver par la suite votre statut d’auto entreprise et utiliser ce dernier pour réaliser exclusivement des missions de service tout en ayant à côté une entreprise avec un statut plus traditionnel (SARL, SASU…).

À vous de trouver la combinaison et le statut juridique de votre entreprise qui s’adapteront le mieux à votre activité et vos ambitions.

 

Comment facturer quand on est autoentrepreneur artisan

 

Attention, une précision s’impose. L’autoentreprise est en franchise de TVA jusqu’à certains seuils, à savoir :

  • 33 200 € en prestation de service
  • 82 800 € en achat/vente de biens

La difficulté de l’autoentrepreneur va être de calculer sa marge. En effet, vous achetez du matériel sur lequel vous payez de la TVA que vous re-facturez au client sans pouvoir appliquer la TVA.

Du coup si une grande partie de votre activité impose l’achat de matériel pour réaliser vos prestation de service, mieux vaut peut être opter pour un autre statut juridique pour votre entreprise./

Vous trouverez dans l’article suivant plus d’informations sur les statuts disponibles quand on est artisan.

Si vous êtes frileux à l’idée de créer un autre statut et que vous préférer partir sur un statut auto-entreprise dans un premier temps (le temps de se lancer par exemple), le mieux est alors de bien calculer votre marge dans la fixation de vos tarifs.

Par exemple, vous devrez faire attention à partir du montant TTC d’achat de votre matériel pour l’application de votre marge car il sera impossible de récupérer la TVA.

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